Le sasquat enragé
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 Ténèbres

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Guildo
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Guildo


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Date d'inscription : 30/04/2010

Ténèbres           Empty
MessageSujet: Ténèbres    Ténèbres           I_icon_minitimeJeu 14 Juil - 16:46

Guildo étudia les plans attentivement puis fixa à nouveau son prisonnier.

- Vous aviez omis de me signaler certains détails à propos de vos effectifs, mais comme vous pouvez le constater j’ai des agents très efficaces à Juno qui me permettent de combler vos lacunes. En définitive, bien que vous vous en défendiez, vous n’êtes pas totalement dénué d’une certaine perfidie…

L’interlocuteur du maître de guerre s’affaissa un peu plus sur lui même en réalisant que le piège tendu à l’armée des ténèbres était à présent découvert.

- Compte tenu des enjeux vous pensez sérieusement que j’allais vous livrer toutes les informations sur notre dispositif militaire ?

- C’était une simple constatation qui prouve les limites de la torture lorsqu’il s’agit de découvrir la vérité. Sur ce point je suis en désaccord avec mes collègues qui affirment que l’on peut tout obtenir en brisant un homme, mais il est des causes qui transcendent l’identité n’est-ce pas ?

- Nous sommes en guerre contre le mal ! Nous voulons sauver Iris de la destruction ! Je suis prêt à donner ma vie pour défendre cette cause !

- Le mal ! La destruction ! Repris Guildo sur un ton ironique, si vous voulez mon avis sur la question, tout a commencé à sérieusement aller de travers sur Iris quand ces concepts de bien et de mal ont été insufflés. Il s’agit sûrement de l’idée la plus foireuse qu’ait eu Apollon. On ne peut imaginer le sentiment de trahison qu’a éprouvé Eres quand il s’est aperçut que de moins en moins de gens le priaient car ôter ses fidèles à un dieu est le plus sûre moyen de le tuer. Le fratricide n’est pas vraiment apprécié selon vos critères n’est-ce pas ?

- La fin justifie les moyens. Ne comptez par sur moi pour reprocher au dieu de la lumière de nous avoir ouvert les yeux afin d’ éradiquer le mal d’Iris. Il a éclairé nos cœurs de sa divine clairvoyance.

Guildo secoua la tête de dépit.

- Ce que vous appelez une divine clairvoyance est une illusion, une vaste fumisterie née d’un dieu égocentrique et narcissique. Vous avez fondé votre civilisation sur une chimère car il n’est en réalité pas possible de distinguer le bien du mal de façon absolue.
Un titan tente d’assassiner un enfant, selon vos critères il s’apprête à accomplir ainsi le mal, mais en brave soldat d’Apollon prompt à sauver un orphelin vous intervenez avec le sentiment chevillé au corps, la certitude absolue de faire le bien et de fait vous neutralisez l’individu et sauvez l’enfant d’une mort atroce. Les années passent, l’enfant grandit et Akemon, car c’est de lui dont il s’agit, déclenche la guerre des races qui provoque des milliers de victimes sur le continent. En l’épargnant vous avez donc en réalité, toujours selon vos critères, contribué à verser le sang de milliers d’innocents et cependant sur le moment il vous était impossible d’en juger.

- Vous caricaturez, on ne peut considérer le fait de sauver un enfant comme quelque chose de mal.

- C’est un point de vue dit Guildo en haussant les épaules. Donc à supposer que vous sachiez que cet enfant sera plus tard responsable de crimes atroces vous le sauveriez quand même ?

Le prisonnier hésita un instant avant de répondre.

- Je le sauverais oui et tenterais de lui apporter la lumière d’Apollon afin de purifier son âme de toute sa noirceur.

Guildo éclata de rire.

- La fin ne justifie pas toujours les moyens en définitive hum ? Le fait est que vous auriez alors une énorme responsabilité en cas d’échec, ce qui n’est pas improbable au regard du fait que cela fait des millénaires que l’église édicte comment faire le bien, quitte à brûler quelques hérétiques de temps à autre et qu’il y a toujours autant de voleurs, d’assassins et de meurtriers qu’aux premiers jours de la création. Mais le problème réside surtout dans le fait que vous n’avez pas la capacité de prédire le destin d’autrui ce qui fait que votre jugement du bien et du mal étant immédiat il ne peut être qu’ erroné dans l’absolu, à l’échelle du temps.
Selon moi, le bien et le mal ne sont pas la réalité mais une manière de la percevoir. Une simple convention régulant la vie en communauté. Contrairement à ce que vous semblez croire ce n’est pas tant Iris que cette vision du monde que nous souhaitons détruire afin d’instaurer un nouvel ordre même si je vous accorde que de votre point de vue cela revient un peu au même…
Pourquoi ne pas faire quelques pas dans le camps afin de vous faire une idée plus concrète de ce que sont nos valeurs que vous appelez le mal ?
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Guildo
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Date d'inscription : 30/04/2010

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MessageSujet: Re: Ténèbres    Ténèbres           I_icon_minitimeJeu 14 Juil - 16:46

Guildo amena son prisonnier sur un balcon. En contrebas s’étendait l’un des camps de l’armée des ténèbres dont le maître de guerre avait la responsabilité. Il était construit dans une pierre foncée dont la teinte variait du gris au noir absolu sans le moindre ornement ou décoration de couleur. Le prisonnier s’aperçu qu’il n’y avait pas le moindre bâtiment indépendant. Tout semblait connecté comme s’il ne s’agissait que d’un seul édifice entrecoupé de rues et de canaux avec des centaines d’ouvertures. Tout paraissait exister sur trois ou quatre niveaux et les milliers de torches qui éclairaient le camps fournissaient une lumière constamment vacillante. Tout autour, un imposant rempart avait un très large chemin de ronde qui permettait la circulation d’attelages tirés par des chevaux. Le balcon sur lequel ils étaient surplombait une porte massive qui s’ouvrait sur un tunnel passant sous le rempart et accédant à une immense cour.
Le prisonnier vit que l’on fermait les portes pour la nuit. Tous ceux qui se trouvaient à l’extérieur se hâtèrent de rentrer, mais aucun effort ne fût fait pour les aider. La porte se referma dans un bruit de tonnerre comme si un volcan s’était soudain réveillé.

-Tenez, observez dit Guildo en désignant la route.

Un titan chevauchait à toute vitesse en direction de la porte. Il semblait paniqué.

- Que se passe-t-il ? dit le prisonnier

- Il s’agit d’une espèce de couvre-feu. Personne ne peut sortir du camps après la fermeture des portes.

- Nos garnisons sont pourtant loin d’ici…

- Certes, mais il existe cependant des dangers lorsque vous vous rapprochez de la faille de Nephinth. La nature est hostile…

Le titan s’arrêta devant la porte et adressa des cris hystériques à ceux qui se trouvaient sur le rempart. Tous ceux qui empruntaient le chemin de ronde au dessus s’arrêtèrent pour regarder en contrebas et des conversations se nouèrent ici et là. D’autres personnes accoururent pour observer le titan qui s’agitait frénétiquement, puis un hurlement retentit au sein des ténèbres, un hurlement qui glaça le sang du prisonnier.

- C’est quoi ça ?

- Des prédateurs…

Des créatures jaillirent des ténèbres et traversèrent le paysage obscure. Elles étaient si rapide qu’on avait du mal à distinguer leur forme. Lorsqu’elles arrivèrent près du rempart, la lumière des torches se refléta sur leur carapace. Stupéfait, le prisonnier resta bouche bée.
Il s’agissait de scorpions géants dont chaque partie du corps, chaque articulation était dotée de pics et de tranchants affutés comme des lames de rasoir.
Trois d’entre eux se jetèrent sur le cheval à terre en l’espace de quelques secondes seulement. Deux de leurs congénères se ruèrent sur le titan. L’un arracha la tête, quelques instant plus tard, avant que le corps ait le temps de s’effondrer, l’autre projeta son dard sur le torse et le coupa en deux.

- Pourquoi est-ce que personne ne l’a aidé ? s’enquit le prisonnier.

- Selon nos propres règles, l’aide est une affaire de convenances. Quelqu’un de sa famille aurait peut-être essayé de lui lancer une corde. Un amis lui aurait peut-être promis de dire au revoir pour lui à sa compagne et une connaissance aurait attendu qu’il soit mort pour rire du massacre.

Le prisonnier s’aperçut alors qu’effectivement, tout le monde riait sur le rempart.

- Vous trouvez ça drôle ?

- Oh je peux comprendre que vous soyez choqué par un tel spectacle compte tenu de vos croyances mais comme je vous le disais, tout est affaire de conventions. Nos règles sont différentes des vôtres. L’horreur nous fait rire en effet et le spectacle de la douleur et de la souffrance est un amusement. Vous savez j’ai déjà vu cela parmi la foule de Randol devant un bucher mais la différence c’est qu’ici nous ne nous cachons pas pour rire. Nous sommes décomplexés en quelque sorte. Ici la souffrance est un divertissement. On expurge les faibles du corps collectif, on exploite la douleur. La faiblesse fait de vous une victime, le pouvoir vous désigne comme étant apte à exploiter les autres. Tout est affaire de négociations entre des gens qui ont a peu près la même puissance. Si vous êtes plus fort qu’un autre vous prenez ce que vous voulez, si vous êtes plus faible, vous vous trouvez un protecteur et vous lui rendez des services en échange. Ici, le meurtre est un passe-temps, et l’on ne connaît pas la charité, on ne l’imagine même pas d’ailleurs. Si un autre laisse son enfant sans surveillance, vous le tuez pour empêcher qu’un jour il ne devienne une menace pour le votre. Et vous prenez soin de votre enfant, en cultivant en lui le sens du devoir et de la loyauté pour éviter qu’un jour, quand vous serez trop vieux, il ne vous jette à la rue parce que vous ne lui serez plus d’aucune utilité.
Ici, vous obtenez du pouvoir grâce à la loyauté que vous inspirez, à votre force ou votre magie et grâce au patronage d’Eres qui est le plus impitoyable de tout les êtres de l’univers.

- C’est ça le nouvel ordre que vous voulez instaurer ? Un monde qui ne protège pas les faibles et les innocents, un monde qui ne respecte pas la vie !

Guildo fixa les scorpions qui terminaient de se repaître des cadavres de leurs victimes.

- La nature se soucie t elle d’épargner les faibles ? A force de les protéger ils finissent par être de plus en plus nombreux. Vous obtenez alors une société peuplée de gueux et décadente comme la votre qui finit inexorablement par s’éteindre d’elle même. Toutefois nous n’allons pas attendre que le royaume s’effondre tout seul même si les plans que m’ont fait parvenir mes agents, m’obligent à convaincre mes collègues de repousser notre attaque.

Le maître de guerre réalisa qu’il fallait ouvrir la faille dimensionnelle pour permettre à de nouvelles créatures de franchir le pont qui reliait Nephinth à Iris. Les rangs de l’armée des ténèbres devaient être renforcés si l’on voulait prendre un avantage sur les troupes du royaume. L’opération nécessiterai de puiser une énergie colossale dans la vacuité. Sans l’intervention d’Eres cela semblait impossible, à moins que…

- Si vous voulez bien m’excuser, je dois mettre un terme à notre entretien dit Guildo en faisant basculer le prisonnier par dessus le balcon. Cette petite conversation philosophique à bâton rompu était fort agréable mais j’ai une missive urgente à envoyer à Tigra.

Guildo se dirigea vers son bureau en souhaitant mentalement bonne chance à son prisonnier avec les scorpions, si Apollon était clément l’homme mourrait en s’écrasant au sol…
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